quelque chose

Plic plic plic

Juste un son dans le noir. Un bruit visqueux et régulier.
C'est quoi ?
C'est froid. C'est mouillé, là.
Je l'ai trouvé ! Un tuyaux percé.
Bonjours.

Bah oui quand on est toute seule dans un endroit sombre et au silence assez glauque, on a tendance à parler aux choses, allez savoir pourquoi. Et là, la chose est un genre de cylindre métallique rouillé et qui goutte. Je vais faire la conversation à un tuyaux percé. Ça pose un problème ?

plic plic

Non, alors tout va bien.

plic plic plic

Qu'est-ce que je fais ici ?
Je cherche.

plic

je cherche quoi ? Oh ! t'en poses des questions toi !
Je cherche quelque chose.

plic plic

Tu sais, un truc... un peu comme... pour... enfin tu vois ? Non ? Bah non, forcément, tu n'est qu'un tuyaux percé, tu connais rien.

plic

Pourquoi je le cherche ici ? Tu as raison de poser la question...
Parce qu'il faut bien commencer quelque part. Et ici il y a pleins d'odeurs de plein de choses. Donc, j'ai sans doute plus de chance d'y trouver quelque chose. Et puis s'il faut commencer par quelque part, je préfère encore commencer tout en bas pour monter plutôt que l'inverse, aller d'abord très haut et risquer de me casser la gueule. Et les égouts, je connais pas plus bas.

plic plic

Oui bon ici je risque aussi de glisser et tomber dans un truc pas clair... mais... mais c'est plus subtil que ça... laisse, tu peux pas comprendre, t'es percé.
Et puis tu m'ennuies espèce de tuyaux !

plic plic

Qu'est-ce que tu baves encore hein ?! T'as pas l'air bien malin j'te signale. Fais gaffe ! t’es dans mon égout ! Oui ! oui ! MON égout. Je sais, ya pas mon nom dessus mais est-ce que tu vois un autre propriétaire dans le coin, hein ? non. Bah alors ! Il n’y a que toi et moi ici, et ça ne peut pas être ton égout, t’es qu’un tuyaux.

Plic plic

Quoi ?! tu m’provoques ? Ah ouais, tu veux la jouer comme ça…
Tu vas voir…

Je lui saute dessus pour lui tordre le cou. Il résiste le bougre mais je suis plus coriace que lui. Et en plus il est vieux et rouillé. Fait pas le poids. Les deux pieds calés de part et d’autre de la partie qui crache, je le choppe en son milieu et tire de toutes mes forces pour lui arracher sa panse. Le machin cède faisant jaillir le contenu nauséabond de ses entrailles.

Vu l’odeur, je ne crois que c’est ici que je trouverais ce que je cherche finalement.
Mais victoire est faite, et j’en ressort avec pour trophée le ventre de la bête.
C’est mon tuyaux maintenant. Ça pose un problème à quelqu’un ici ? non ? bien…