squatter le squatte

On dit que la curiosité est un vilain défaut. Pour d'autres c'est un art de vivre.
Bref, la porte était ouverte, alors je suis entrée.
En fait, non, elle était fermée, mais la fenêtre l'était, ouverte... entre-ouverte... bon, fermée avec un carreau pété, mais c'est pas moi qui l'ai cassé. Je vous jure que je n'ai rien avoir avec cette brique gisant là sur le sol entre les crottes de rats et les éclats de verre. C'est pas moi ! J'ai juste passé le bras par le trou et tourné la poignet. Suite à quoi la fenêtre s'est ouverte toute seule.

Est-ce que je demande s'il y a quelqu'un avant d'aller plus loin ?
Non, parce que si on me répond on va savoir que je suis là et on va vouloir me faire sortir, à tout les coups.
Mais d'un autre côté, si je ne dit rien et qu'on me trouve quand même, on va me prendre pour une voleuse et me renvoyer la brique que je n'ai pas lancé.
Dans les deux cas, je vais me faire éjecter, avec ou sans caillasse dans le museau.
Bon, dans ce cas...

-Il y a quelqu'un ?

Personne ne répond donc c'est qu'il n'y a personne... ou qu'on ne m'a pas entendu parce que j'ai pas parlé assez fort, mais ce sera pas ma faute si le propriétaire des lieux est sourd comme un pot.

Bon, il est où le frigo ? Il y en a un quelque part ?
En tout cas vu l'état du sol, je ne m'attend pas à trouver un balai ou une serpillère. C'est sans doute abandonné depuis des lustres... ou habité par un sacré dégueulasse, qui ne m'en voudra pas de sentir l'égout et de trainer un vieux tuyaux rouillé sur sa moquette (bah oui, j'ai dit que c'était MON tuyaux, alors je vais pas le lâcher comme ça, vous pensez bien. Il est moche, percé et rouillé, mais c'est le mien).

C'est pas si mal ici. C'est cradingue, mais moins que là d'où je viens, et on est à l'abri du vent. Ça caille dehors, surtout quand on a le poil mouillé. Avec un peu de chance je trouverais de quoi allumer un feu.